La crise du pouvoir d’achat en France suscite des inquiétudes croissantes quant à la résilience des banques face à des contraintes budgétaires de plus en plus fortes. Notre expert, Guillaume Almeras, fondateur du site de veille et de conseils Score Advisor, décrypte la situation actuelle.
Attentisme et stagnation
Les résultats positifs enregistrés par les grandes banques françaises l’année dernière semblent-ils durables? Avec seulement 19 % des ménages ayant bénéficié d’une augmentation de rémunération en 2023, le report des dépenses et le renoncement deviennent monnaie courante.
Économies et projets en Berne
Selon l’enquête Cofidis, 54 % des Français n’ont pas de projets nécessitant un budget important en 2024, tandis que 78 % s’efforcent de réaliser davantage d’économies. Le commerce en ligne stagne avec sa part de marché stabilisée à 27 %.
La conquête du discount
Le discount séduit même les cadres des grandes métropoles, enregistrant une augmentation de dépenses de 30 % en 2023. Pourtant, les signaux sont alarmants, avec 36 % des ménages recourant à des arrangements bancaires ou de paiement.
Hédonisme contre la crise
Malgré les contraintes, les dépenses de consommations hédonistes se maintiennent. Le besoin de socialisation se fait sentir, avec 15 % des ménages sollicitant l’aide de proches. Les dépenses sur les sites de rencontres en ligne ont même doublé depuis 2019.
Expédients et paiements fractionnés
Face aux difficultés, de plus en plus de Français recourent aux expédients, tels que les paiements fractionnés (23 % des ménages). Les animaux de compagnie demeurent un bastion intouchable, avec des dépenses en constante augmentation (+16 % en 2023).
Stabilité relative des incidents bancaires
L’Observatoire de l’inclusion bancaire note une stabilité relative des incidents bancaires malgré le contexte. Les Français évitent ces incidents coûteux tant que possible, mais le recours à des expédients persiste.
Retard des banques sur les outils de gestion
Comparées à d’autres pays, les banques françaises accusent un certain retard dans la mise à disposition d’outils de gestion de dépenses. Les clients adoptent difficilement ces outils, laissant les banques peu accompagnatrices, surtout en temps de crise.
Perspectives sombres pour les banques de détail
Le contexte actuel se traduira probablement par des dépenses et des demandes de crédit en berne pour les banques de détail, entraînant des marges en baisse et des risques en hausse. Les temps sont durs pour tout le monde et l’avenir financier reste incertain.
La crise du pouvoir d’achat représente un défi majeur pour les banques françaises. Pour survivre, elles devront s’adapter rapidement en proposant des solutions innovantes et en accompagnant leurs clients face à cette situation inédite.