Pour produire, les entreprises ont besoin de matières premières, de main-d’œuvre, mais aussi de divers équipements : terrains, constructions, matériel de fabrication, etc. ; l’ensemble de ces équipements est appelé l’outil de production.
Que ce soit à la création ou pour des nécessités de développement, toute entreprise se doit d’investir, c’est-à-dire d’acquérir de nouveaux moyens de production. Une fois mis en place, ils permettront à l’entreprise de produire davantage ou dans de meilleures conditions, ce qui va lui permettre de dégager des profits supplémentaires.
Une entreprise peut financer ses investissements par autofinancement, sans faire appel à des capitaux extérieurs. Cette solution présente pour l’entreprise l’avantage de la rendre indépendante des tiers, mais elle a pour inconvénient majeur de limiter l’entreprise dans ses possibilités d’investissement.
C’est pourquoi, le recours aux concours bancaires est la solution la plus couramment utilisée, car elle est bien souvent la seule possible (ou presque) pour la quasi-totalité des petites et moyennes entreprises. Cependant, il faut reconnaître que ce mode de financement présente des inconvénients pour l’entreprise qu’elle rend tributaire des aléas de la distribution du crédit (montant, coût, délais, etc.) et de la politique arrêtée par son banquier (choix des risques, garanties, etc.).
Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique à moyen ou long terme ou le crédit-bail.
Les crédits à moyen terme
D’une durée de 2 à 7 ans, les crédits à moyen terme destinés à financer les investissements, sont accordés soit par une banque seule, soit par une banque en concours avec un établissement spécialisé (Oseo par exemple).
Il doit exister une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé. Il faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée d’utilisation du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s’applique donc à des investissements de durée moyenne tels que véhicules et machines, et de façon plus générale, à la plupart des biens d’équipement et moyens de production de l’entreprise.
La durée du prêt doit cependant tenir compte des possibilités financières de l’entreprise ; celle-ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du crédit, mais encore le paiement des intérêts.
Un financement par un crédit à moyen terme ne doit pas normalement couvrir la totalité de l’investissement ; il est logique que l’entreprise qui désire s’équiper fasse un effort d’autofinancement. Le pourcentage du programme d’investissement financé par un crédit à moyen terme est compris en général entre 50 % et 75 % du montant TTC de l’investissement, mais pour les investissements modestes (véhicules de tourisme, équipements informatiques), les banques acceptent souvent de de financer l’investissement à 100 %..
L’octroi d’un crédit à moyen terme fait, de la part du banquier, l’objet d’une étude poussée car le risque provient de la durée et de l’importance du prêt. Il faut étudier les incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation financière de l’entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et aussi compte tenu de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de financement qui mettra en parallèle l’ensemble des charges et ressources de l’emprunteur, afin de dégager les possibilités futures de l’entreprise à faire face à ses dettes et de là assurer un bon dénouement de l’opération de crédit.
L’analyse d’une demande de crédit à moyen terme repose principalement sur l’étude de différents éléments :
- la situation économique ;
- la situation financière, et, plus particulièrement rentabilité de l’entreprise avant l’opération et après l’opération, pendant et après l’opération en s’appuyant sur deux ratios incontournables : la capacité d’endettement et la capacité de remboursement ;
- les garanties offertes (personnelles ou/et réelles choisies en fonction des biens financés et de la situation de l’emprunteur).
Les crédits à long terme
D’une durée de 7 à 20 ans, les crédits à long terme pour l’investissement sont distribués par banques, les sociétés financières et les institutions financières spécialisées comme Oséo.
Pour ce type de financement, les banques ne jouent, la plupart du temps, qu’un rôle de relais avec toutefois, dans certains cas, une participation en risque avec l’établissement prêteur.
Les institutions financières spécialisées assurent le financement de ces crédits sur ressources provenant principalement d’emprunts obligataires.
Le crédit-bail
Le crédit-bail, appelé aussi souvent leasing, est une technique de financement d’une immobilisation par laquelle une banque ou une société financière acquiert un bien meuble ou immeuble pour le louer à une entreprise, cette dernière ayant la possibilité de racheter le bien loué pour une valeur résiduelle généralement faible en fin de contrat.
- Ce n’est pas une vente à tempérament, car l’utilisateur n’est pas propriétaire du bien financé.
- Ce n’est pas une simple location, car le locataire dispose d’une faculté de rachat.
- Ce n’est pas une location-vente, car le locataire n’est pas obligé d’acquérir le bien loué après un certain délai.
Mécanisme du crédit-bail
- L’entreprise choisit son équipement.
- Le fournisseur est réglé par la société de crédit-bail.
- La durée du contrat doit correspondre à la vie économique du bien loué.
- A la fin du contrat, le locataire peut acquérir le bien loué, le restituer ou dans certains cas renouveler le contrat sur de nouvelles bases.
Avantages du crédit-bail
- Le crédit-bail est d’une grande souplesse d’utilisation.
- Il n’exige aucun autofinancement.
- L’utilisateur étant locataire du bien financé n’a pas à fournir de garantie réelle.
- Il n’y a pas d’immobilisation au bilan puisqu’il s’agit de location.
- Les loyers sont passés en frais généraux à condition que la durée de location corresponde à la vie économique du bien loué.
Inconvénients du crédit-bail
- Il s’agit d’une technique de financement d’un coût élevé, surtout pour les petits investissements.
- Ce type de financement est réservé aux biens standards.
- Les biens financés ne peuvent être donnés en garantie.
- Le locataire en rachetant le bien, même pour une valeur résiduelle faible, doit l’amortir à l’issue du contrat.Par ailleurs, la mise en œuvre des clauses de sortie prévues en cas de rupture anticipée du contrat peut avoir des conséquences financières assez lourdes pour le crédit-preneur. Il en est de même en cas de non-paiement des loyers.