Quels placements choisir pour sa retraite ?

La retraite par répartition ayant prouvé ses limites, il est devenu indispensable d’effectuer des placements pour sa retraite

En France, le système de retraite est un système de retraite par répartition : les cotisations des actifs sont censées assurer les retraites des inactifs.

Le système s’essouffle et la prolongation de la durée de cotisation de 2 ans ne suffira pas à assurer l’équilibre du système ; il faut donc que chaque actif songe, le plus tôt possible, à compléter sa retraite par un ou plusieurs placements ce qui revient à dire que la retraite par répartition devra être complétée par une retraite de capitalisation, fruit de l’épargne de chacun.

Tous les placements ne sont pas adaptés à la retraite ; il y a principalement cinq types de placements possibles pour disposer de revenus complémentaires lors de sa retraite : le PERP, l’assurance-vie, le PEA, le contrat de retraite Madelin et l’immobilier locatif. A ces cinq types de placements, certains salariés du privé peuvent ajouter le PERCO et les salariés de la fonction publique le Préfon.

Le Plan d’épargne retraite populaire (PERP)

Le PERP est un contrat d’assurance-vie destiné à recueillir une épargne individuelle en prévision de la retraite. Toute personne, fiscalement domiciliée en France peut ouvrir un PERP (à raison d’un PERP par membre du foyer fiscal).
Les versements effectués dans le cadre d’un PERP sont déductibles, jusqu’à 10 % des revenus professionnels pour chaque membre du foyer fiscal imposables, plafonnés à 8 fois le plafond de la sécurité sociale.
Dans les 10 % déductibles du revenu global sont compris les cotisations versées sur le PERP, les cotisations versées dans le cadre de régimes supplémentaires dans l’entreprise, l’abondement au Plan d’Épargne Retraite Collectif (PERCO), la loi Madelin pour les travailleurs non-salariés et le Préfon pour les fonctionnaires et assimilés.
L’épargne garantie à terme par l’assureur ne doit pas être inférieure à un certain montant grâce à une règle de sécurisation progressive des droits à l’approche de la retraite ; ainsi, moins de deux ans avant la retraite du souscripteur, au moins 90 % de l’épargne accumulée doit être garanti par l’assureur.
À la cessation d’activité professionnelle, le capital constitué grâce à l’épargne accumulée est obligatoirement versé sous forme de complément de revenu (rente viagère).
Les fonds sont bloqués jusqu’au départ en retraite (sauf en cas d’invalidité grave, de fin de droits au chômage ou, pour les indépendants, de liquidation judiciaire).
En cas de décès avant le départ à la retraite, il est prévu le versement d’une rente viagère au conjoint ou au bénéficiaire, ou une rente d’éducation pour les enfants mineurs.

Afin d’inciter au développement de l’épargne retraite en France, l’article 113 de la loi (n°2010-1330) du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites autorise maintenant le contrat du PERP à prévoir une sortie en capital plafonnée à 20 % de la valeur de rachat du contrat au jour du départ en retraite.

L’assurance-vie

L’assurance-vie est une formule de placement qui connaît un succès important compte tenu de ses nombreux avantages. Cette formule de placement est régie par la loi n° 92-665 du 16 juillet 1992.
Le contrat d’assurance-vie est un contrat entre une personne physique (le souscripteur) et une compagnie d’assurance-vie.
L’assurance vie permet tout d’abord de se constituer ou de faire fructifier un capital versé en une ou plusieurs fois sans limite de montant.
Il est possible de récupérer les capitaux placés à tout moment en effectuant un retrait partiel ou total ou de demande une avance. La sortie peut aussi se faire sous la forme d’une rente viagère ce qui est idéal pour un placement retraite.
Si l’assuré décède avant le retrait des capitaux placés, ceux-ci sont versés au(x) bénéficiaire(s) désigné(s) librement dans le contrat.
Ce contrat comporte un certain nombre d’avantages fiscaux à condition que la durée du placement soit d’au moins 8 ans.
L’État offre des avantages fiscaux : les revenus sont soumis aux prélèvements sociaux, mais peuvent être exonérés d’impôt dans certaines conditions (notamment, une durée minimum de 8 ans). Les capitaux transmis peuvent être exonérés de droits de succession (dans certaines conditions et dans certaines limites).
L’épargnant peut choisir entre deux types de supports sur lequel ses capitaux seront placés : les contrats en euros (sans risque de perte en capital, mais à performance limitée) et les contrats d’assurance vie en unités de compte ou mutisupports (les capitaux sont investies dans de nombreux supports – actions, obligations, immobilier (pierre ou papier) et sont plus risqués que les contrats en euros.
Il existe cinq types de frais : les frais de dossier perçus lors de la signature du contrat (rare en pratique), les frais de chargement qui consistent à prélever un pourcentage des capitaux placés lors de leur versement (de 2 à 5 %), les frais de gestion annuels (de 0,5 % à 1 %), les pénalités en cas de rachat prévues par certains contrats et les frais pour changement de support : l’arbitrage (de 0,25 à 1%) ; la plupart des contrats permettent un arbitrage gratuit par an.

Le plan d’épargne en actions (PEA)

Le PEA comprend un compte de titres et un compte en espèces associés ou est constitué d’un contrat de capitalisation ; il ne peut être alimenté que par des versements en numéraire.
Ne peuvent entrer dans la composition d’un PEA que les actions ou titres assimilés émis par des sociétés soumises à l’IS ou à un impôt équivalent et dont le siège social est situé dans un État membre de l’Espace économique européen et les actions de SICAV et parts de FCP établis dans un État de l’Espace économique européen et détenant au moins 75 % de ces mêmes titres, y compris FCP à risques et FCP dans l’innovation.
Les versements en numéraire sont plafonnés à 132 000 € (2 fois 132 000 € pour un couple) et la durée du placement est au minimum de 5 ans pour bénéficier au maximum des avantages fiscaux (gain net soumis seulement aux prélèvements sociaux au taux de 15,5 %). Il est possible de sortir d’un PEA en rente après 8 ans ; celle-ci sera soumise aux prélèvements sociaux avec un abattement selon l’âge au début du versement de la rente.

Le contrat de retraite Madelin

Le contrat Madelin s’adresse aux personnes exerçant une activité non salariée et non agricole et acquittant des cotisations sociales à des régimes de travailleurs non salariés (professionnels soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux ou celle des bénéfices non commerciaux). Le conjoint collaborateur du travailleur non salarié peut aussi souscrire un contrat Madelin.
Le souscripteur doit déterminer sa cotisation minimale qui ne pourra être réduite ultérieurement. Elle sera indexée annuellement en fonction de l’augmentation du plafond annuel de la sécurité sociale (clause d’indexation obligatoire). Le souscripteur pourra, les années où il le souhaite, augmenter la cotisation minimale du même montant, et ce jusqu’à dix fois. La seule obligation est de verser chaque année la cotisation minimale.
Les cotisations sont déductibles du revenu professionnel dans les limites du plafond le plus élevé des deux, 10 % du bénéfice imposable, limité à huit fois le plafond de la sécurité sociale, augmenté de 15 % du bénéfice imposable compris entre une et huit fois le plafond de sécurité sociale.
Le souscripteur peut aussi effectuer des versements supplémentaires assimilés à un rachat de droits à la retraite.
Les contrats Madelin sont souscrits sous forme de contrat d’assurance-vie en euros ou multisupport.

L’immobilier locatif

L’immobilier locatif peut être une alternative aux placements bancaires ou financiers ou être effectué en complément de ces placements. Il faut bien choisir l’emplacement de son bien et faire attention aux risques d’impayés (des assurances existent), aux travaux éventuels à effectuer et aux risques de baisse des prix si l’on a l’intention de revendre. Les loyers nets de charges sont soumis à l’impôt et aux prélèvements sociaux.

Le PERCO

Le plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) permet à un salarié du secteur privé de se constituer une épargne, accessible au moment de la retraite sous forme de rente ou, si l’accord collectif le prévoit, sous forme de capital.
Ce système d’épargne collective est ouvert à tous les salariés (également aux chefs d’entreprises ou dirigeants), avec une condition d’ancienneté qui ne peut excéder 3 mois.
Le PERCO peut recevoir les versements issus de l’épargne personnelle (dans la limite de 25 % de la rémunération annuelle), de l’intéressement, de la participation aux résultats de l’entreprise et d’un compte épargne-temps.
Les sommes versées par l’employeur (l’abondement) sont exonérés d’impôt sur le revenu, contrairement à certaines sommes versées volontairement par le salarié.
Les sommes versées sur le PERCO du salarié sont détenues jusqu’à son départ à la retraite (des possibilités limitées de déblocage anticipé existent)
Au moment de la signature de son contrat, le salarié reçoit un livret d’épargne salariale comprenant notamment une présentation de l’ensemble des dispositions prévues en ce qui concerne le PERCO. Ce livret est complété, lorsque le salarié quitte l’entreprise, par l’état récapitulatif de l’ensemble des sommes et valeurs mobilières épargnées ou transférées au sein de l’entreprise.

Le PREFON

Préfon Retraite permet aux fonctionnaires de se constituer une épargne retraite complémentaire, car leurs pensions ne sont calculées que sur leur seul traitement sans intégrer les primes. Elle fonctionne selon le principe de la capitalisation.
Les cotisations Préfon entrent dans l’enveloppe de déduction fiscale du PERP ; elles sont déductibles du revenu imposable dans la double limite de 10 % des revenus d’activités nets de l’année précédente et de 8 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale de l’année précédente.
Les cotisations sont converties en points de retraite dont la valeur ne peut jamais baisser.

Conclusion

Les placements retraite sont nombreux et il n’est pas toujours facile de faire le bon choix, mais s’agissant de placements qui permettront de compléter la retraite par répartition, la sécurité du placement doit primer sur sa rentabilité.

Laisser un commentaire